Chaque année l’Université Paul Valéry de Montpellier organise une semaine de colloques consacrée au cirque. En effet, la Bibliothèque Universitaire de la ville détient le fonds cirque (les archives) le plus riche d’Europe. Il existe dans ce cadre un programme de recherche nommé « Cirque: histoire, imaginaires, pratiques » dirigé par le laboratoire RIRRA 21.
Comme toujours, la vie n’est qu’une histoire de rencontres, et j’ai rencontré Philippe Goudard, Directeur du programme, artiste et scientifique, il y a maintenant quelques années. C’est la deuxième fois qu’il m’invite à participer à cette semaine de colloque, puisque j’étais déjà intervenue en 2017 à l’occasion des journées « Recherche documentaire et recherche création en cirque: dynamiques d’échanges ».
Ma démarche photographique se situe en effet à cheval entre le travail artistique et celui de documentation. J’ai suivi le cirque Unirio à Rio de Janeiro, le Cirque National Cubain à Cuba, le cirque de Battambang au Cambodge, la compagnie Cirko Alebrije au Mexique, le Festival Mondial du Cirque de Demain à Paris, le Cirque du Soleil et je poursuis cette quête, à la rencontre du beau, au fil de mes voyages… Il s’agit avant tout d’un projet esthétique mais qui trace à la fois une ligne directrice de plus grande ampleur que j’aime nommer « Anthropologie du cirque ».
De fil en aiguille, j’ai rencontré la brillante Charlène Dray qui mène un travail de recherche et de création particulièrement intéressant avec ses deux chevaux et qui sera également présente cette semaine.
Si certains s’interrogent sur l’intérêt l’on peut porter au cirque, voici une ébauche de réponse:
« L’univers du cirque porte en lui quelque chose d’une mélancolie sacrée, entre ombre et lumière. Alors que leur métier consiste à procurer de la joie aux autres, les artistes de cirque vivent souvent dans des conditions précaires, et surtout en marge du reste du monde. Le cirque tient du rêve, bien sûr, il est lié à l’enfance, à une dimension de nous-même que l’on ne veut pas lâcher. Le cirque est un microcosme, doux et chaleureux, riche, multiculturel. Le berceau du partage, l’indifférence face à la différence. L’admiration peut-être même, de ce qui est extraordinaire. Le contraire, en somme, de notre société. Voilà, le cirque c’est une autre société. »
Cette année la thématique est « Le cirque: des humains et des animaux au travail » et à cette occasion l’Université m’a commandé une exposition de 16 photographies inédites, prises de par le monde. Il s’agit d’une exposition collective, au côté du travail de Kathleen Blumenfeld et complétée par le fonds cirque.
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