Blue is the warmest color

2017 fut l’année de la libération de la parole. Alors la parole est libre nous dit-on, mais qu’en est-il des corps ? Les femmes sont-elles libres de disposer de leur corps comme elles le veulent ? A l’heure où les réseaux sociaux Instagram et Facebook censurent encore les tétons, tétons qui rappelons-le ne sont rien d’autre que de petites parties saillantes et pigmentées de la peau, possédées par tout être humain sur cette planète. Pourtant, les réseaux sociaux continuent de les censurer. Ceux des femmes seulement, pas ceux des hommes. Alors, que peut-on montrer ? Que doit-on cacher ? Le corps féminin est l’une des plus belles créations de la nature, de tout temps il a inspiré les artistes peintres, les écrivains, les sculpteurs, les poètes, les photographes. Ce travail propose une réappropriation du corps féminin en tant qu’objet de désir. Le chemin est long. Ce travail est donc une vision de femme, sur les femmes. Des corps et des bouts de corps dans leur quotidien, pour montrer la normalité et la banalité de la chose. Trouver la beauté dans la simplicité. Pour supprimer les tabous. Et inviter simplement ceux qui regardent le monde sans toujours en percevoir la subtilité des contours à le regarder autrement. A regarder les femmes autrement. A l’heure où partout fleurissent les plaintes pour harcèlement sexuels, à l’heure où l’on entend parler quotidiennement de viols, de pétitions contre les maltraitances gynécologiques, d’abus de médecins, de producteurs de cinéma, de juges et d’autres hommes de pouvoir, de mains déplacées, de remarques malintentionnées… Hommes de pouvoir, vraiment ? Nous sommes en 2018. A l’heure bleue. L’heure bleue c’est une période incertaine, une heure où l’on ignore encore la tournure que va prendre la lumière, une heure de changement. Voilà pourquoi ce bleu. Ce bleu comme les coups que continuent de recevoir certaines femmes, ce bleu de tristesse, de désespoir. Mais aussi ce bleu de sensualité, de possession, comme une récupération de ce qui nous appartient, comme une inversion des rôles et des couleurs. Désormais, la couleur la plus chaude, c’est le bleu. Le bleu symbole du pouvoir de disposer de son corps comme on le souhaite, de la liberté de dire non à ce qui n’est pas acceptable. La liberté de dire : « Ceci est mon corps. Oui il est beau et tu peux le toucher seulement si je t’y autorise. » Oui voilà, c’est un bleu de liberté.

Le monde n’est pas divisé entre les hommes et les femmes. Il est divisé entre ceux qui veulent que les choses avancent et ceux qui se cramponnent à leur rocher. Ceux qui regardent vers l’horizon en y voyant un nouveau jour arriver et ceux qui se contentent des choses telles qu’elles sont. Tâchons d’être chaque jour plus nombreux du côté des avant-gardistes plutôt que de celui des conservateurs. Tâchons chaque jour d’agir un peu plus pour la liberté, la tolérance et le respect. Le respect.

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